Audacieuse, spectaculaire, parfois déroutante, elle continue de susciter débats et interprétations. Plusieurs mois plus tard, l’une de ses séquences les plus commentées refait surface : la prestation d’Aya Nakamura, encore cible de critiques persistantes. Le soir de l’ouverture, Aya Nakamura fête ses 30 ans. Sur le Pont des Arts, drapée d’une robe dorée, elle s’avance avec l’Académie française en toile de fond, créant une image puissante et immédiatement iconique.

Devant des millions de téléspectateurs, elle interprète ses titres Pookie et Djadja, avant de se lancer dans une reprise inattendue de For Me… Formidable de Charles Aznavour. Cette rencontre artistique entre cultures, styles et générations avait été saluée par certains comme un symbole d’un pays multiple, moderne et ouvert.
Mais cette scène, déjà très discutée dans les heures qui ont suivi, continue d’alimenter les critiques. Aya Nakamura, figure majeure de la pop francophone, cristallise souvent des réactions disproportionnées, entre admiration fervente et rejet brutal. Pour certains, sa présence à la cérémonie représentait une fierté. Pour d’autres, elle devenait objet d’attaques ou de moqueries, parfois teintées de connotations culturelles ou sociales bien plus larges que la simple question artistique.
Dans Complément d’enquête, diffusé sur France 2, l’ancien journaliste Nelson Monfort revient sur cet épisode. À 72 ans, il n’hésite pas à égratigner l’artiste. S’il affirme “ne rien avoir contre Aya Nakamura”, il estime qu’elle “ne fréquente pas assidûment l’Académie française”, sous-entendant que son association à cette institution symbolique était malvenue. Une remarque qui a été perçue par beaucoup comme condescendante et méprisante, réduisant l’artiste à un stéréotype, loin de son influence réelle sur la scène musicale mondiale.Nelson Monfort critique également la présence de l’orchestre de la Garde républicaine lors de la prestation. Selon lui, les musiciens se seraient “ridiculisés” en participant à ce duo inattendu, comme si leur prestige ne pouvait cohabiter avec une artiste de pop populaire. Une position qui ouvre un débat plus large : la culture doit-elle rester hiérarchisée, segmentée, enfermée dans des cases immuables, ou peut-elle se mélanger librement ?
Malgré ces attaques, Aya Nakamura n’a pas été fragilisée. Au contraire. Les 240 000 billets de ses trois concerts au Stade de France se sont vendus en quelques heures, confirmant son statut d’artiste majeure et sa capacité à rassembler bien au-delà des frontières françaises. Sa musique, portée par une énergie singulière et un langage qui fusionne les cultures, est devenue l’une des signatures de la pop francophone dans le monde.