Réforme fiscale 2026 : le détail qui va faire économiser ou perdre 700 € par an aux retraités

Demain, tout change. Fini le pourcentage qui s’adapte aux revenus. Place au forfait fixe de 2 000 euros par membre du foyer fiscal. « Une mesure pour assouplir le système et orienter les avantages vers les personnes en situation précaire », justifie le gouvernement dans l’exposé des motifs.

La révolution est en marche. Cette réforme, intégrée au projet de loi de finances 2026, bouleverse les finances de plusieurs millions de retraités français. Certains y gagnent, d’autres y perdent. Mais une chose est sûre : personne n’échappera aux nouvelles règles du jeu fiscal.

Premier camp : les bénéficiaires. Et ils sont nombreux. Cette réforme profite directement aux retraités modestes, ceux que le gouvernement veut protéger en priorité.

Les célibataires percevant moins de 20 000 euros de pension annuelle sortent gagnants du nouveau système. Leur avantage fiscal augmente avec le forfait de 2 000 euros. Même logique pour les couples de retraités qui touchent ensemble moins de 40 000 euros par an.

« Des centaines d’euros aux retraités modestes, du bas de l’échelle », promettait François Bayrou. La réalité ? Le bénéfice ne dépasserait que quelques euros par an pour les concernés. Loin des « centaines d’euros » annoncées.

Le gouvernement assume cette orientation. « Assouplir le système et orienter les avantages vers les personnes en situation précaire », répète l’exécutif pour justifier ce basculement vers un montant forfaitaire fixe.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Avec l’ancien système, un retraité célibataire percevant 18 000 euros annuels bénéficiait d’un abattement de 1 800 euros maximum. Désormais, il empoche 2 000 euros d’abattement. Un gain de 200 euros qui allège sa facture fiscale.

La logique gouvernementale est claire : concentrer l’aide sur ceux qui en ont le plus besoin. Mais de l’autre côté de l’équation, d’autres retraités voient rouge.

Ces retraités qui « voient rouge » ont de bonnes raisons. Car le revers de la médaille est brutal pour les pensions plus élevées. La réforme frappe fort les revenus moyens et supérieurs.Premier coup dur : tous les retraités qui dépassent le seuil de 20 000 euros annuels en pension voient leur avantage fiscal s’évaporer. Le forfait de 2 000 euros devient rapidement insuffisant face à l’ancien abattement de 10%.

Les chiffres donnent le vertige. Un retraité célibataire percevant 44 000 euros de pension annuelle encaisse un choc fiscal de plus de 700 euros supplémentaires à payer chaque année. Son ancien abattement de 4 400 euros (plafonné à 4 399 euros) fond comme neige au soleil.

« Une hausse significative de leur impôt », reconnaît même le gouvernement dans l’exposé des motifs. L’euphémisme masque une réalité plus crue : des centaines d’euros en moins dans le portefeuille de milliers de retraités.

Les couples aisés ne sont pas épargnés. Dès que leurs pensions combinées dépassent 40 000 euros annuels, l’addition fiscale s’alourdit mécaniquement. Plus la pension est élevée, plus la facture grimpe.

La logique est implacable : ce que gagnent les petites pensions, les moyennes et grosses le perdent. Mais concrètement, combien cela représente-t-il exactement ?La réponse tient en quelques lignes de calcul. Prenons l’exemple d’un couple type : lui et elle perçoivent chacun 1 800 euros de pension mensuelle, soit 42 300 euros annuels au total.

Avec le système actuel, leur abattement de 10% représente 4 230 euros. Plafonné à 4 399 euros, ils bénéficient donc de la totalité. Résultat : leur impôt s’élève à 938 euros.

Avec la réforme, fini l’abattement proportionnel. Place au forfait de 2 000 euros par personne, soit 4 000 euros pour le couple. Le calcul est brutal : leur impôt grimpe à 976 euros.

Bilan de l’opération ? 38 euros supplémentaires à débourser chaque année. Pas de quoi révolutionner leur budget, mais symboliquement, la pilule passe mal.

Cette arithmétique simple cache une mécanique plus large. Plus la pension dépasse 20 000 euros annuels pour un célibataire ou 40 000 euros pour un couple, plus l’écart se creuse. À 30 000 euros de pension individuelle, la perte s’élève déjà à plusieurs centaines d’euros.

Le gouvernement assume ce rééquilibrage. Pour lui, ces « perdants » financent la solidarité envers les plus modestes. Mais pour les intéressés, cette logique redistributive ressemble surtout à une nouvelle ponction fiscale déguisée.